2 mars 2050 – Nous survolons la Mégapole du Sud de la Bretagne et nous avons hâte d’atterrir afin de découvrir le nouveau cata Fly 40 Bénéteau-Hyundai HQE (Haute Qualité Environnementale) de mon ami Fred. Il vient d’être convoyé depuis l’usine coréenne situé en Albanie jusqu’au port de pleine mer de le zone Sud Quiberon. Une navette hélio nous attend à la Trinité-sur-Mer. Depuis 2035, avec la fonte des calottes glacières et l’élévation du niveau de la mer, plusieurs ports en eaux deviennent inutilisables. L’interdiction de construire de nouveaux ports côtiers est devenue une aubaine pour certaines sociétés privées qui ont massivement investi dans la construction de ports flottants. Situé à quelques miles des côtes, ils ne possèdent aucun ancrage sur les fonds marins et sont maintenus en position grâce à des turbines électriques « intelligentes » couplées à un GPS. Une navette permet aux usagers de rejoindre le port.
Il est 9h lorsque nous embarquons, le soleil tape déjà fort mais le chauffeur laisse le taud solaire ouvert. Le ministère de l’environnement vient de publier les consignes pour ce mois de mars : autorisation de s’exposer au soleil de 8h à 9h30 et de 18h à 20h. C’est une chance, nous allons pouvoir profiter pleinement de cette petite traversée à l’air libre. Le semi-rigide démarre finalement, sans bruit et sa turbine hélio-électrique nous propulse gentiment dans la baie à 10 nœuds. S’ils ont perdu en vitesse par rapport à leurs ancêtres du début du 21ème siècle, les bateaux à moteur sont dorénavant totalement autonomes puisqu’ils produisent leur propre électricité. La turbine hélio-électrique, inventée en 2043, permet en effet de recharger les batteries grâce à une prise d’eau sous la coque alimentant un circuit qui fait tourner une nouvelle génération d’alternateurs ultra-performants. Les batteries se rechargent donc en avançant.
Le chauffeur de la navette nous annonce qu’il doit fermer le taud solaire, bien qu’il soit transparent, nous sommes déçus car nous passons devant l’entrée du golfe du Morbihan que nous aurions aimés regarder à l’air libre. Nous ne pourrons pas y aller pendant notre croisière car nous n’avons pas réservé. En effet, certains sites de navigations sont désormais totalement contrôlés : depuis 2038, un péage a été instauré à l’entrée du golfe du Morbihan et le nombre de bateaux y naviguant ne doit pas dépasser une limite imposée. Il faut donc réserver plusieurs mois à l’avance pour y passer une journée! De toute façon, avec toutes ces nouvelles réglementations de mouillages, la croisière est devenue synonyme de haute mer et les bateaux de série sont maintenant totalement équipés pour ce programme.
Nous entrons finalement dans le port qui se trouve au sud de l’île de Houat et la navette nous dépose directement sur le cata flambant neuf. Les 2 mètres 50 du franc bord sont vite franchis par les marches de la jupe arrière. Au passage, nous notons que